Basculer dans l’image, dissoudre les frontières entre espaces extérieurs et intérieurs, monde clos ou au contraire ouvert sur l’ailleurs : Between Worlds offre une immersion sensorielle. Peu importe les lieux (boutiques, gares, cafés, métros, chambres d’hôtel, centres commerciaux…), les pays (Europe, Moyen-Orient, Asie, États-Unis, Afrique…), l’époque (des années 1970 à aujourd’hui), le photographe déploie ici l’essence même de son écriture visuelle : une alchimie lumineuse dans un temps suspendu. Où sommes-nous ? Peu importe, seul règne le délice de se perdre.
En suivant ce fil conducteur, l’ouvrage propose une vision transversale de l’œuvre de Harry Gruyaert qui emprunte à la fois au monde du cinéma et à celui de la peinture. « Une bonne photo est une photo qui dit beaucoup de choses sur le lieu et le moment où elle a été faite, (…) je cadre un certain nombre d’éléments qui sont autant de fragments, de transparences qui se superposent comme des strates, et qui font que mes photos, effectivement, rendent compte à la fois de l’esprit du lieu et de l’espace-temps. », précise le photographe.
Un texte de David Campany examine la démarche et le positionnement singulier du photographe qui se situe « dans l’espace du seuil (où) nous sommes en équilibre, ni dedans ni dehors, présents mais dans aucun des deux endroits ».
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