Nous ne pouvons jamais connaître à fond une personne, un lieu ou une histoire, mais si j’étais un ange, je pourrais écouter chaque personne, je pourrais apprendre à vous connaître – enfin – je pourrais tous vous comprendre, tout comprendre. Mais c’est peut-être dans le mystère de l’incompréhension et de l’ignorance que réside la grandeur de la vie. Cette incompréhension qui rend le monde et les hommes imprévisibles, illogiques et pleins d’énergie vitale, parfois explosive. Peut-être n’avons-nous pas besoin de connaître la véritable intention et la nature d’un beau geste quand quelque chose est juste beau et c’est tout. En fait, il serait souvent préférable de ne pas chercher de réponses ou d’explications parce que c’est ce qu’est la vie : parfois authentique, parfois fausse ; rassasiée ou misérable, surabondante ou vide. Les anges de Wenders ne le savent que trop bien, si bien qu’ils ont décidé de devenir humains.
Ils voulaient toucher la vie de leurs propres mains, savourer chaque petit détail de ce qui, auparavant, n’était que le produit d’une vision réelle mais stérile, comme leur propre vision en noir et blanc. La première fois que je suis arrivée à Łódź, j’ai eu l’impression d’être à Berlin-Est et, comme les anges, en presque quatre ans de voyages brefs mais intenses, j’ai recueilli les traces de ce qui m’a touchée. Je cherchais des photographies qui soient des mots, légères, éparses, évanescentes, évocatrices. Des instantanés qui illustrent non seulement mon présent polonais, mais aussi le présent – et, dans un certain sens, le passé – d’un lieu qui m’a fait me sentir comme un ange.









Be the first to review “Der Engel, Iacopo Pasqui”
You must be logged in to post a review.