Horses dévoile un pan méconnu du travail de Jane Evelyn Atwood : sa série au long cours sur les chevaux ou plutôt sa relation avec les chevaux. Grand sujet photographique et compagnon millénaire de l’Homme, le cheval est ici le vecteur de nombreux thèmes chers à la photographe américaine : sa relation personnelle à l’animal qu’elle nourrit depuis l’enfance, sa fascination pour leur physicalité, leur force et à la fois leur humanité tout en faisant partager leur souffle de liberté dans ces grands espaces de la Bretagne à La Mongolie en passant par le Vermont. Cet ouvrage nous transporte au plus près de l’animal pour éprouver, au fil des pages, toute sa majesté.
Horses
Photographe américaine, française d’adoption, Jane Evelyn Atwood défend depuis plus de quarante ans une oeuvre photographique sociale, proche de ses sujets. Des prostituées aux femmes en prison, elle a exploré de nombreux territoires laissés dans l’ombre, qui demandent un investissement humain total. Dans Horses, Atwood met en lumière pour la première fois son amour pour les chevaux, thème qui la porte depuis son enfance. Voyageant à travers le monde pour rencontrer ces animaux et les personnes qui s’en occupent, la photographe cherche une nouvelle façon d’exprimer ce lien qui l’unit à eux.
Les images d’Atwood exposent l’essence même du mouvement, la noblesse des postures et la subtilité des jeux d’ombres et de lumières qui se produisent sur la robe des bêtes. Le cheval se métamorphose en une véritable sculpture vivante, où la forme de son corps évoque parfois des paysages abstraits, presque oniriques. Les courbes élégantes de l’encolure rappellent les ondulations des collines, les muscles tendus sous la peau lisse se déploient comme des vallées baignées de lumière et les crins, pris dans le vent, semblent flotter tels des épis de blé dans un champ.
Le corpus visuel est complété par un texte de Jane Evelyn Atwood qui nous éclaire sur ses intentions et son intime relation aux chevaux.
Les chevaux exigent qu’on les photographie. Leur poitrail musculeux me fascine, trois fois aussi large que moi, leur encolure puissante et leur tête élégante qui semblent toujours en mouvement – ou tremblante et frémissante par avance. Mais ce sont leurs expressions qui me touchent et retiennent mon attention. Ils ont un regard si humain qu’il pourrait être le nôtre : leurs yeux, immenses, farouches, qui me lancent un regard en biais ou me dévisagent
avec intensité. Ils m’étudient – là encore, comme les enfants – et moi aussi, je les étudie. À force de les observer, je commence à les connaître.
(Jane Evelyn Atwood, extrait de l’ouvrage)
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