C’est à la suite d’une plaque de verre oubliée par Brassaï dans l’atelier de Picasso que ce dernier commença à développer un travail particulier sur ce support. À son tour, quelques années plus tard, Brassaï commença sa série des Transmutations par lesquelles il grave, non pas sur des plaques vierges, mais sur des négatifs originaux.
Face à ces deux monstres sacrés de l’art moderne, Anaïs Boudot répond à une invitation de The Eyes, en reprenant sa propre collection de visages anonymes sur verre, pour les retravailler à même la gélatine. Parmi ces portraits d’anonymes des années 20-30 et 40 s’imposent les visages de femmes. Là où chez Picasso et Brassaï le grattage de la gélatine s‘apparente à un « acte chirurgical beaucoup plus intrusif pour faire ressortir la plastique de l’œuvre », Anaïs Boudot choisit la dorure pour redorer ces images d’inconnues, sublimer l’image de ces femmes, ces muses si peu considérées par ces maîtres et oubliées de l’histoire de l’art. C’est dans cette démarche autant instinctive qu’expérimentale que s’inscrit le travail d’Anaïs Boudot, celle de rendre visible l’invisible.
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