« De L’Estaque aux Calanques, le littoral marseillais forme une ligne continue de 57 kilomètres. Mais si l’on pouvait déplier toutes les anses, toutes les criques, aligner les côtes des îles et mettre bout à bout tous les quais, toutes les digues, il représenterait une très vaste étendue dont chaque mètre est scrupuleusement utilisé par les citadins pour accéder à la mer, y déployer des activités sur une large zone qui, malgré les imaginaires, les tempêtes et les apparences, n’a rien, absolument rien, de sauvage. Ou ne l’est plus. »
– Michel Peraldi
Littoral Marseille, du nom des stations de bus qui, dans les quartiers nord, jalonnent le bord de mer : Littoral Beauséjour, Littoral Mourepiane, Littoral Fenouil, Littoral Sacomane, Littoral Pas du faon… dans un paradoxe inouï car si on peut longer la mer sur 20 km, de l’Estaque à la plage du Prado, on la voit peu, presque pas … Au sud, il faut passer sous des portiques et parcourir des ruelles secrètes pour apercevoir des criques bleues et des maisons somptueuses. Au nord, il faut traverser des ronds-points, des embranchements d’autoroute, longer le port absolument interdit pour espérer découvrir une trouée à travers les grilles et les bateaux.
C’est ce paradoxe qu’Élise Llinares a exploré et photographié avec en tête cette phrase de Cendrars : « Marseille est une ville selon mon cœur. Tout y semble perdu et, réellement, cela n’a aucune espèce d’importance ». Un paradoxe que Michel Peraldi, anthropologue au CNRS, décrypte dans un texte engagé et très personnel pour déconstruire les mythes marseillais et plaider pour un usage retrouvé du littoral et de la mer.
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